Critique Avengers : Age of Ultron
\Spoiler possible/
Le dernier Marvel, Avengers : L’ère d’Ultron, est très
attendu des fans et des mordus de fantastique. Retour sur l’un des blockbusters
de l’année.
Les Avengers se retrouvent une nouvelle fois après
l’attaque de New York par Loki et cette fois ils vont devoir relever un défi de
taille. Créé par Tony Stark, Ultron, une intelligence artificielle, envisage de
créer un monde meilleur…en détruisant l’humanité. Le groupe de super-héros va
donc faire équipe pour la deuxième fois avec de nouvelles forces (notamment les
jumeaux Maximoff) mais la lutte contre Ultron aura de lourdes conséquences sur
le groupe.
Dès le début, Joss Whedon nous plonge dans l’action avec
un plan-séquence qui nous ‘présente’ les membres du groupe et aussi les futurs
membres : Pietro et Wenda Maximoff, plus connu sous le nom de Scarlet
Witch et Quicksilver. On a un rythme qui s’installe avec la musique et le
montage : on a une succession de plans très courts qui nous mettent tout
de suite dans l’ambiance. On retrouve beaucoup de mouvements, avec des
panoramiques et des travellings avant et arrière assez fluides, qui permettent
de garder le spectateur dans une logique de mouvement et de rester avec les
personnages. Il y a aussi un travelling avec un raccord dans l’axe sur Tony
Stark plutôt intéressant d’un point de vue technique. La scène où Black Widow
conduit la moto pour aller aider Captain America est fluide, on suit bien les
mouvements de Natascha. L’utilisation du ralenti dans les scènes de combat ou
dans certains plans avec Quicksilver donne une esthétique à l’image : lors
du combat contre les robots d’Ultron, il y a des ralentis ‘à la Matrix’ qui
permet de savourer le moment. La mise en scène est assez bonne dans l’ensemble.
Il y a tout de même un léger point négatif dans L’ère d’Ultron : le scénario.
L’histoire en elle-même suit un schéma correct et plutôt habituel mais si le
spectateur veut comprendre le film, il faut qu’il ait vu les autres, pour
reconnaître des accessoires, des personnages (on pense notamment à Thanos que
l’on a pu voir dans la scène post-générique d’Avengers et dans Les Gardiens
de la Galaxie) ou même les institutions dont on parle (Hydra, le
S.H.I.E.L.D). Ceci peut se révéler
ennuyeux dans le sens où certaines personnes vont essayer de chercher des
réponses et qu’à la sortie elles se demandent : c’est quoi ce
sceptre ? Qu’est-ce que c’est Hydra ? Toutefois, cela n’a peut-être
pas d’influence sur les spectateurs qui ne sont pas mordus de Marvel mais, dans
un sens, il se pourrait que les prochains films de la firme soient trop fermés
sur le côté comics et que l’histoire soit compréhensible par des ‘initiés’. Par
ailleurs, l’histoire reprend un peu trop le modèle du premier Avengers mais la mort d’un des
personnages principaux permet de renouer avec un schéma narratif plus
dramatique et d’accroître la tension en vue de la suite.
Comme dans chaque film Marvel, l’action côtoie souvent
l’humour. Celui-ci marche surtout sur un comique de mots, dans les répliques de
Tony Stark la plupart du temps ou dans les paroles d’Ulysses Klaw (Andy Serkis)
qui dit avoir peur des calamars et on est tellement surpris par cette réplique
qu’on sourit. Il y a aussi le comique de geste qui joue dans la scène du
marteau par exemple, où chaque Vengeur essaie de soulever le marteau de Thor.
Parfois, comique de geste et de mots se mêlent, en particulier lors du combat
entre Hulk et Iron Man : Tony Stark frappe son acolyte, le Dr Banner alors
en géant vert, à plusieurs reprises et cette répétition apporte le sourire.
Puis il y a ce raccord regard entre un Hulk énervé et Iron Man, ce dernier
brisant le silence « Tu m’en veux pas ? » et le rire part tout
seul.
Côté acteurs (et donc personnages), il commence à y avoir
du monde, ce qui peut nous embrouiller lorsque l’on ne sait plus trop qui est
qui (comme Le Faucon, War Machine…). La romance entre Natasha et Bruce n’est
pas essentielle à l’histoire et casse un peu le rythme, on s’en passerait
volontiers. Jérémy Renner a enfin un vrai rôle de Vengeur (il était peu présent
dans Avengers), c’est un personnage
plaisant et auquel on s’attache facilement. Les nouveaux venus, Aaron
Taylor-Johnson et Elizabeth Olsen, apportent du sang neuf à l’univers Marvel,
tout comme l’arrivée de Paul Bettany en Vision, que l’on connaissait déjà sous
le nom de Jarvis. On a une sorte de renouvellement qui est appréciable.
Mais on ne peut
s’empêcher de penser à un personnage en particulier, son nom est d’ailleurs
dans le titre : c’est Ultron, joué par James Spader, que l’on a pu voir
dans Stargate, la porte des étoiles
et qui est actuellement à l’affiche de la série Blacklist. Spader à une forte présence à l’écran, même si seule sa
voix est présente ici, et Ultron apparaît alors plus menaçant. C’est un
personnage qui cherche à se défaire de ses liens et à faire le bien…en
détruisant l’humanité, rien que ça. Et James Spader nous fait froid dans le dos
avec ce timbre de voix qui donne une certaine grandeur au personnage, toutefois
nous ne pouvons apprécier pleinement Ultron dans la version française car le
comédien qui double Spader n’arrive pas à nous faire ressentir les mêmes
émotions, Ultron paraît plus inoffensif. Ceci dit, cela n’est pas dû à la
production du film mais au doublage, qui vaut rarement la version originale, un
film a préférer en V.O donc.
Il
est vrai que ce robot géant est moins charismatique que Loki mais il possède une
puissance plus importante et c’est au travers de ce personnage que le
réalisateur nous invite à nous poser des questions sur l’intelligence
artificielle et sur notre comportement. Ultron dit que la paix n’est faisable
qu’avec l’extinction de l’homme, ce qui n’est pas entièrement faux ; ce
personnage devient un antagoniste à cause des actes de guerre qu’il ‘voit’ et
qui ont été causés par des humains. Joss Whedon soulève des questions
d’actualité qui sont assez réalistes mais est-ce qu’une intelligence
artificielle ne chercherait pas à nous aider et à nous pacifier ? Whedon
donne ici une vision du monde, on pourrait presque donner à Avengers : L’ère d’Ultron un profil
de film d’anticipation.
Au-delà
du divertissement, ce second film où les Vengeurs sont réunis amène le
spectateur à se poser des questions sur l’homme et ses comportements. Ceci
n’est présent qu’avec le personnage d’Ultron et on ne le remarque peut-être pas
directement mais Avengers : L’ère
d’Ultron est plus qu’un film de super-héros, il invite à voir le monde avec
un œil nouveau. L’attente des fans sera satisfaite même si on attend désormais
des films plus ‘adultes’, avec des questionnements plus réalistes et un schéma
narratif plus original.
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