23ème Festival International du Film Fantastique de Gérardmer (2016)
23ème Festival International
du Film Fantastique de Gérardmer (2016)
Cinq jours au cœur du festival
Mercredi 27
janvier
A 14h, un chauffeur
vient me chercher, c’est déjà le début du festival pour moi. Après une
heure et demi de route, je retrouve les autres membres du jury jeunes et
nos accompagnateurs à l’hôtel, qui deviendront vite des amis voire une
deuxième famille pendant cinq jours. Découverte du planning, de la chambre
et préparation petit à petit pour la cérémonie d’ouverture.
18h15 départ pour
l’espace Lac où se déroule la cérémonie, la projection du premier film de
la compétition et le repas d’ouverture. Tenue chic exigée ! La
sensation est assez étrange, on entre dans un autre monde, on vit quelques
temps dans la peau d’un ‘professionnel’ et on commence à sentir
l’importance de notre rôle dans le festival.
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La cérémonie commence,
petit jingle bien sympathique un extrait de Blkkk
skkkn head de Kanye West, projection de l’affiche de cette 23ème
édition et arrivée du présentateur. Présentation par la suite des membres du
jury de cette année et on enchaîne avec le
premier film de la compétition Frankenstein,
présenté par son réalisateur, Bernard Rose. La projection commence, l’ambiance
fantastique s’installe : cris, hurlement de loups, rire de sorcière et
autres sons effrayants parcourent la salle. Le film est une bonne mise en
bouche de ce qui nous attend tout au long de ce festival et ça promet du lourd,
à noter que certains n’ont pas réussis à tenir durant cette première séance et
sont sortis de la salle quelques minutes après que le film ait commencé. Âmes
sensibles, restez éloignées !
21h45, nous sommes dans
la salle où se déroule repas d’ouverture, entourés de diverses personnes du
milieu, nous ne savons pas trop comment nous placer et hésitons à aller parler
à certaines personnes plus ou moins connues. La soirée se termine aux alentours
de 00h et nous repartons à l’hôtel mais nous n’avons nullement envie d’aller
nous coucher. Débat sur le premier film de la compétition, discussion sur le
programme et, surtout, recherche de notre « cri de guerre » que nous
trouverons le lendemain matin et qui sera « Atchik, Atchik, Atchik, Jury
Jeunes ! ». Nous nous mettons également d’accord sur la manière de
juger les films : en accordant des notes sur huit critères. La nuit est
bien avancée, il est temps pour nous de nous reposer afin d’être en forme pour
le deuxième jour.
Jeudi 28 janvier
10h, après avoir pris
le petit-déjeuner à l’hôtel, nous nous rendons à la MCL pour faire le briefing.
On reparle du film de la veille puis on regarde le programme de la journée. On
commence avec quelques photos au bord du lac puis nous nous rendons à l’espace
Lac pour voir le deuxième film de la compétition Bone Tomahawk, un très bon film. Nous rentrons par une porte située
sur le côté donnant directement dans la salle, un petit privilège accordé aux
membres des jurys. Nous prenons place à notre rang et feuilletons un peu le
livre officiel du festival pour en apprendre un peu plus sur les films et sur
les membres du grand jury. Ces derniers arrivent à quelques minutes du début de
la projection et on les regarde s’installer. La projection commence, l’ambiance
est là.
13h20, nous sortons de
la salle et nous rendons dans un petit resto au bas des pistes de ski où la
neige est au rendez-vous. C’est le seul jour où nous avons mangé dans le même
restaurant que les membres du grand jury et une occasion manquée pour aller
leur parler. Nous ne parlons pas du film, notre rôle de jury nous en empêche.
C’est là une des difficultés d’être jury : vous ne pouvez pas dire ce que
vous pensez du film que vous venez de voir ! Nous mettons donc chacun des
notes sur les critères établis puis nous rangeons nos carnets afin d’éviter que
des yeux distraits (ou non) ne tombent sur nos notes.
L’après-midi nous nous
rendons près du grand-hôtel, nous avons quartier libre jusqu’à 16h, heure à
laquelle nous avons une interview au grand hôtel. Nous en profitons pour aller
voir les expositions. Certains vont se faire maquiller et ressortent avec de
belles blessures ! Je tiens à féliciter les maquilleuses de Make Up For
Ever qui font un travail remarquable. Interview au grand hôtel, on nous pose
des questions sur notre manière de juger les films, comment nous avons été
sélectionnés puis on nous demande nos références fantastiques et c’est là qu’on
voit nos goûts assez variés !
17h, de retour à
l’espace Lac pour The Witch. Après la
projection, nous allons voir l’exposition photo de « La fabrique
chimérique » avant de voir le quatrième film, notre favori, Southbound.
21h40 repas puis nous
rentrons à l’hôtel où nous pouvons enfin discuter des films, donner les points
forts et les points faibles de chacun et commencer à effectuer un classement
(très) provisoire. Nous discutons ensuite cinéma puis il est temps d’aller
dormir.
Vendredi 29 janvier
Troisième jour.
Briefing à 10h, où l’on donne nos notes pour chaque film puis on fait la
moyenne. Préparation du programme du jour, je choisis d’aller voir un film
d’héroïc-fantasy danoise, The Shamer,
au cinéma Paradiso pendant que les autres membres du jury jeunes vont voir
Mickaël Youn, présent à Gérardmer avec le réalisateur Yann Samuell pour Le Fantôme de Canterville. Je dois dire
que même si je regrette ne pas avoir été sur la seule photo qui soit passée
dans l’Est Républicain j’ai bien savouré mon film fantastique, qui changeait de
l’horreur et du gore qu’on trouve dans les films en compétition, je le
conseille à ceux qui aiment l’héroic-fantasy. Sinon on commence la journée avec
The Devil’s Candy, un des meilleurs
films de la compétition avec une excellente bande originale : amateurs de
métal, vous ne serez pas déçus.
Jan Kounen, Alejandro Jodorowski et Philippe Rouyer
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On enchaîne avec le
film britannique Howl où on trouve
quelques bonnes idées mais qui passe plutôt comme un film de série B, très axé
sur l’humour, or ce n’était pas ce qui était recherché par le réalisateur, Paul
Hyett, qui prend ce film très au sérieux. Coup raté donc.
On termine la journée
en allant dans un petit resto italien où on discute un peu des films du jour.
Retour à l’hôtel, débriefing avec les amis du jury jeunes et repos.
Samedi 30 janvier
Briefing à 9h00
aujourd’hui, il se fait rapidement étant donné que nous avons fait toutes nos
remarques la veille entre membres. Direction l’espace Lac pour découvrir le
film français de la compétition, Evolution,
dont l’esthétique est sublime mais la lenteur dans le rythme empêche de plonger
dans le film.
Après la séance, nous
allons au cocktail des bénévoles qui est organisé dans une salle juste à côté
du restaurant du grand hôtel. Le seul problème est que pour y accéder, il faut
passer dans une allée où des jeunes du théâtre sont déguisés en personnages de
films d’horreur tous plus effrayants et angoissants les uns que les autres.
Nous rencontrons Jonathan Lambert, en plein tournage du reportage qui est passé
au journal de TF1, qui nous accorde quelques instants pour des photos. Nous
voyons également Dominique Pinon, président du jury court-métrage, puis nous
allons manger.
L’après-midi, nous
décidons d’aller voir la compétition des courts-métrages. Un peu avant la
séance, nous attendons dehors les membres du jury court-métrages et attendons
le président de ce jury. Nous faisons une photo rapide avec Dominique Pinon
puis nous entrons dans la salle. Chaque court-métrage est très intéressant et Quenottes est pour moi celui qui fait le
plus peur, il est même plus angoissant que certains longs-métrages en
compétition !
En attendant la
projection de Jeruzalem à 20h, nous
allons au grand hôtel. On ne cesse de se retourner et de dire : « Oh
tiens regardes, il y a Gilles (Marchand)
là-bas » ou « Le maquillage de la Planète des Singes est très
réussi ». Et puis vient un des meilleurs moments. Guillaume Gouix se
trouve à un pas de moi, sur les fauteuils juste à côté. Je prends mon temps et
dès qu’il ne parle plus je m’approche et lui demande une dédicace qu’il
m’accorde volontiers…ainsi qu’une petite photo. Deux autres membres du jury
jeunes font des photos et nous le remercions de nous avoir accordés ces
quelques instants. Les autres membres du jury jeunes ont été voir un des
acteurs du court-métrage Of Men and Mice
et celui-ci a gardé contact avec nous.
Nous nous rendons
ensuite au cinéma du casino pour visiter une cabine de projection. Nous y
rencontrons le réalisateur Abel Ferry qui officie en tant que projectionniste
avec une autre personne durant le festival. Ils nous montrent comment
fonctionne une projection, comment les films arrivent jusqu’à la salle de
projection, le délai pour projeter un film…Et puis nous discutons un peu avec
Abel Ferry sur le métier de réalisateur et de scénariste, il nous donne
quelques conseils puis il est déjà temps pour nous de partir.
19h30, en salle pour Jeruzalem qui est pour nous le pire film
de la compétition et je cherche encore aujourd’hui comment le jury a pu lui
attribuer un prix. Nous retournons au resto de la veille et parlons un peu des
films et surtout du fait que le lendemain sera le dernier jour du festival.
Retour à l’hôtel vers 00h, on fête notre dernière soirée.
Dimanche 31 janvier
Dernier jour de
compétition, dernier jour de festival. Ces cinq jours ont passé si vite. Nous
prenons notre temps, pas de briefing aujourd’hui. A 11h en salle à l’espace Lac
pour le dernier film What we become,
un film de zombie danois qui est à mon avis plutôt réussi même s’il peut avoir
un goût de déjà vu pour les amateurs de Walking
Dead.
13h repas puis
délibération sur les dix films de la compétition. C’est l’heure du choix et il
est difficile de départager certains films. Après un certain temps de
réflexion, nous décidons du film qui mérite d’avoir le prix du jury jeunes. La
présidente du jury écrit son discours, nous préparons ce que nous ferons puis
nous nous rendons au grand hôtel.
Là, certains membres du
jury jeunes donnent des interviews, d’autres partent faire un billard. Pour ma
part, je suis restée dans les salons avec quelques autres membres du jury et
nous avons discuté avec plusieurs personnes du milieu : la maquilleuse
Karine Rzepka, le scénariste Yohan Labrousse et les réalisateurs du film Le Complexe de Frankenstein Alexandre
Poncet et Gilles Penso (encore merci pour la dédicace Gilles !). Tous nous
ont donné des petits conseils, nous avons discuté des films mais n’avons pas
dit lequel avait le prix malgré leur insistance. C’était un moment très
agréable et j’espère pouvoir revivre des expériences comme celle-ci à l’avenir.
19h, ça y est, dernière
fois que nous sommes à l’espace Lac. La cérémonie de clôture commence avec le
prix du meilleur court-métrage puis vient notre tour. Notre prix est salué par
des applaudissements chaleureux de la part du public. Viennent ensuite les prix
du jury Syfy, du public, de la critique, de la musique, du jury (enfin les prix
ici) et le grand prix. La surprise se trouve au niveau des prix du jury,
surtout pour l’un, Jeruzalem, qui ne
mérite pas d’avoir sa place dans le palmarès, un silence a d’ailleurs parcouru
l’assemblée avec cette annonce.
Pour rappel, voici le
palmarès :
Grand Prix : Bone Tomahawk de S. Craig Zahler
Prix du jury
ex-aequo : Evolution de Lucile
Hadzihalilovic / Jeruzalem de Doron et Yoav Paz
Meilleure musique originale :
The Devil’s Candy de Sean Byrne
Prix de la
critique : Evolution de Lucile
Hadzihalilovic
Prix du public : The Devil’s Candy de Sean Byrne
Prix du jury
jeunes : Southbound de Radio
Silence, Roxanne Benjamin, David Bruckner et Patrick Horvath
Prix du jury
Syfy : The Witch de Robert
Eggers
Grand prix du
court-métrage: Quenottes de Pascal
Thiebaux et Gil Pinheiro
Voilà, c’est ici que
s’achève ce festival. Un dernier au revoir et je reprends la route. Des amitiés
fortes se sont créées tout au long de ces cinq jours merveilleux. Ce fut une
belle expérience et de très bons moments, j’espère que tout amateur de cinéma fantastique
aura l’occasion de faire ce festival au moins une fois dans sa vie. Quant à
moi, j’espère pouvoir revenir et plonger une nouvelle fois dans cet univers si
particulier du cinéma fantastique.
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